Login

Moins de loups, mais plus de victimes

A 906 et en légère baisse, le chiffre concernant le dernier comptage du nombre de loups est totalement incohérent pour la Fédération nationale ovine.

Claude Font, de la Fédération nationale ovine (FNO), remet en cause le comptage des loups qui est annoncé à la baisse alors que les victimes augmentent, dégradant considérablement les conditions de travail des éleveurs.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Le dernier chiffre concernant le comptage des loups est totalement incohérent », s’insurge Claude Font en charge du dossier sur la prédation à la Fédération nationale ovine (FNO). Il s’établirait à 906 à la sortie de l’hiver 2022-2023, soit quinze de moins que lors du bilan hivernal précédent. Le responsable a appris ce chiffre il y a quelques jours à la suite d’échanges avec l’administration, une semaine avant la réunion du Groupe national loup qui doit se dérouler le 3 juillet 2023 à Lyon (et lors de laquelle le chiffre devrait être officialisé).

Une situation insoutenable

« L’estimation de la population de loup ne reflète pas la réalité du terrain, souligne Claude Font. Les éleveurs confrontés à la prédation sont à bout. La situation est insoutenable. Tous les témoignages lors des Assises de la prédation organisées les 1er et 2 juin 2023 à Chorges dans les Hautes-Alpes convergeaient dans ce sens. »

Le nombre des attaques lors des cinq premiers mois de 2023 serait d’ailleurs en forte augmentation (+16 %) par rapport à la même période de 2022. « Ce qui est totalement contradictoire avec l’estimation », insiste le responsable. La FNO remet en cause l’estimation de la population de loup et n’exclut pas de sortir prématurément de la réunion du GNL lundi prochain.

Des systèmes profondément bouleversés

« Les conditions de travail et de vie d’un éleveur ne sont pas prises en compte, ajoute-t-il. A coup d’indemnisation et de subvention, le nombre d’éleveurs est maintenu mais, de leurs conditions de vie, tout le monde s’en moque, c’est indécent. » Le responsable dénonce également une profonde modification des systèmes d’élevage à cause de la prédation. Les agneaux qui autrefois partaient en alpage sont aujourd’hui finis en bergerie.

Pour le responsable, la baisse de la pression passe par la régulation des prédateurs. Une position qui fâche Bérangère Couillard, la secrétaire d’État en charge de la Transition écologique, selon lui.

En attente de l’arbitrage de Élisabeth Borne

Continuer d’accentuer les prélèvements des loups en position d’attaque est le souhait de la FNO. « Nous devons être plus efficaces et plus rapides lors d’une attaque. C’est pour cela que nous avons proposé une simplification du protocole de tir avec une fusion du tir de défense simple et du tir de défense renforcé, explique-t-il. Si le ministère de l’Agriculture valide cette position, ce n’est pas le cas du ministère de l’Écologie. L’arbitrage politique doit être pris par la Première ministre. »

L’annonce de l’orientation du prochain plan national loup qui devait avoir lieu lundi prochain est donc reportée à la réunion du GNL prévue le 4 septembre 2023. Michèle Boudoin, la présidente de la FNO, a déjà alerté Élisabeth Borne dans une lettre ouverte. « Sortez l’administration française de la posture dogmatique qui consiste à surprotéger une espèce qui n’est plus menacée. Au contraire, faites confiance aux femmes et aux hommes qui ne demandent que les moyens de se défendre efficacement pour continuer à maintenir en vie leurs troupeaux, leur activité, leur métier », demande-t-elle à la première ministre.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement